Venue des rivages où se sont épanouies tant de civilisations, Macha PÉROUZE est porteuse de toutes les ressources créatives de cette Méditerranée. Quand elle peint ses premières toiles, elle sait déjà mettre en place ce qui maintenant frappe le regard avec force. Ses couleurs. Toutes les couleurs avec leur gaîté faite à la fois de violence et de tendresse. Mais aussi ses rythmes linéaires, ses élans visibles dans la tension des lignes. Elle possède en effet ce don du mouvement dont parle Braudel, quand il dit, parlant des routes marines et terrestres qui la sillonnent et qui l'entourent : « La Méditerranée est, dans toute la force du terme, un espace mouvement ». Et il souligne qu'à cet espace, qui est la base même de sa vie quotidienne, s'ajoute le mouvement.
C'est au monde des médias, où elle occupe un poste important, que Macha PÉROUZE a d'abord donné son énergie, participant depuis vingt cinq ans à l'essor fulgurant de la communication audiovisuelle, au coeur de cette frénésie d'images et de sons que propage et consomme notre civilisation. Ce travail médiatique l'a empêchée, un temps, de se livrer entièrement à son désir, à son plaisir de peindre. Elle n'a cependant pas oublié les couleurs plus chaleureuses et les mouvements plus naturels de sa mer patrie. Pendant des années et des années, en secret, elle a travaillé, elle a peint et peint. Avec toute l'humilité et tout l'acharnement de ceux qui placent leur tâche artistique au dessus de tout. Je parle de tâche car il n'est pas facile de devenir peintre à part entière, alors que par ailleurs d'autres obligations vous gouvernent.
La réussite n'est jamais le seul effet du hasard. Dans son œuvre multiple, elle a su aussi faire des choix, c'est à dire affirmer son style. Ce sont ces couleurs et ces mouvements confiés à ses toiles qui nous sont aujourd'hui révélés. Elle en avait fixé les richesses, elle souhaite nous en faire partager les joies. Macha PÉROUZE, en marchant vers nous a franchi un premier seuil. Elle fait maintenant passer le message.
Jean Bedel
Pendant des années, elle a peint en secret dans la solitude de son atelier. Et puis elle s’est enfin décidée à montrer ses toiles, d’abord à ses amis, puis à des professionnels du marché de l’art, à des critiques, et tous ont ressenti ce choc émotif qui fait dire simplement devant une œuvre : “c’est beau”…
Ce peintre discret mais dévoré par le feu de la création a exposé au salon du Touquet puis aux Indépendants à Paris où figurent actuellement deux de ses tableaux. Avec sa première exposition publique à Paris, à la Galerie Flak, voici donc une artiste à peine connue qui passe aujourd’hui de l’ombre à la lumière…
C’est une révélation dont les plus étonnés seront sans doute ceux qui dépendent de son administration. Car elle occupe un poste important dans la communication audiovisuelle. Et c’est sous le nom de Macha PÉROUZE qu’elle signe ses œuvres.
Venue des rivages de la Méditerranée elle est comme imprégnée des civilisations antiques… dont elle projette sur la toile les couleurs et les rythmes.
Elle a choisi pour thème de sa première exposition “les Mythologies”. Ses toiles s’appellent, Castor et Pollux, Les Oiseaux d’Aristophane ou Les Atrides. Ce ne sont pas là de simples prétextes mais des récits vivants où palpite la chair.
Chaque œuvre est animée d’une passion interne qui tend les lignes – ce qui séduit surtout c’est l’harmonie des couleurs tendres ou violentes dont les plans laissent soudain apparaître les personnages en mouvement. Et c’est par là que Macha PÉROUZE se dégage de l’abstraction. Ce qui frappe encore c’est la solidarité géométrique de la construction, l’aspect architectural de chaque œuvre.
Le secret de son style personnel c’est la réussite de cette orchestration qui donne l’impression de jamais encore vu.
France-Info (16 novembre 1991)
MACHA PÉROUZE : une grande force et en même temps comme un tremblement, une sorte d’interrogation, traversent l’espace de la toile. Macha PÉROUZE peint à la fois en surface selon des structures solides, dans des teintes neutres mais riches et creuse on ne sait quelles perspectives bizarres dans le ciel du tableau. Travail subtil où des tensions contradictoires opèrent, obscurément.
Les titres empruntent à l’histoire antique. On reconnaît un banquet. Figurations inquiètes qui glissent vers l’abstraction ou le contraire. Pas plus que pour Staël on ne saurait trancher. Indécision troublante qui contribue pour beaucoup au plaisir qu’on prend à regarder cette peinture magnifique, puissante et douce.
Le Figaro (24 décembre 1991) – Dans les galeries
Il arrive dans les visites de musées, de galeries comme dans les visites d'ateliers, des accidents qui sont aussi des leçons de peinture. Ainsi, pénétrant dans la galerie, la lumière efficace nous empêcha de distinguer les œuvres une par une. Le jour frappait les murs et les toiles étincelaient, emportées dans la mouvance lumineuse des formes et des couleurs. Chaque tableau, dans cet éblouissement, paraissait double ou triple. Chaque tableau palpitait, bougeait, vivait. Ou plutôt, était encore en état de création qui comprend les jours, les moments et les œuvres qui s'accumulent tandis que le peintre travaille dans une impalpable clarté, savante et inconnue.
Derrière les vitres de la galerie, la rue, en cette belle fin d'été n'en finissant pas de finir, si belle, si chaude dans son agonie glorieuse, la rue disions-nous, était comme battue par un souffle d'un gris doré ocré. Souffle capricieux et implacable qui pénétrait à travers les vitres, passait et repassait, brassant l'espace des tableaux et celui de la galerie.
Le jour avançait. II mit fin, mais avec classe, à cette tempête de couleurs, de vent, de formes, de volumes, de divisions architecturales des surfaces demi cercles traversés par des diagonales, angles aigus, équerres, triangles, quartiers de rectangles, parallèles... . Alors, tout à coup, on vit surgir (le jour continuant à s'évaporer en douceur), derrière ces effervescences, une lumière neuve et de secrètes obscurités, de telle sorte que les œuvres apparurent non plus unies en une seule étendue, mais une à une, toutes différentes, toutes recommencées. En regardant ces tableaux aux titres empruntés à l'Antiquité : "Mécène", "Les Rhapsodes", "Les oiseaux d'Aristophane", dressés contre une paroi désormais, et pour toujours, invisible, il était impossible de ne pas conserver le souvenir du feu rétinien qui tout à l'heure les consumait toutes ensemble et continuait à les consumer mais l'une après l'autre. Chaque peinture de Macha PÉROUZE occupait maintenant tout entière la place de ce qui un instant plus tôt la rendait invisible, l'unissant à l'œuvre voisine, elle même unie à l'œuvre qui la suivait, elle même unie...
Toutes, mais l'une après l'autre, continuaient cependant à assumer les mouvances de la lumière et ses éblouissements. Les embrasements, les clartés qui déplaçaient les plans et les volumes étaient solidement installés dans le tableau, architectures de ce tableau. Elles engageaient les couleurs dans la fiction d'un espace combien plus troublant de s'être ainsi, au départ, trouvé explicitement associé à la source de son inspiration. Car l'espace de la galerie est, à n'en point douter (il y a trop de connivence entre les toiles et la lumière des lieux) semblable à ce que doit être l'espace de l'atelier de Macha PÉROUZE.
Le regard est aspiré par la richesse chromatique, par le grain apparent de la surface : la toile de jute sauvage du tableau dégage une grande expressivité. Les couleurs sont comme en lévitation au dessus du fond, poudreuses, proches de la "pastellisation". Les rugosités de l'étoffe agissent sur les jaunes de Naples, les jaunes tournesol, les ocres, les terres de Sienne, les bleus turquoise, les bleus pastel, les bleus d'outremer (mais où l'artiste trouve t elle tous ces bleus ?). En fait, le pigment est comme atomisé sur la toile, ce qui met chaque plan en valeur et lui permet de s'imposer.
Les œuvres sont des récits abstraits. Abstrait ? Figuratif ? Ces mots n'ont, ici, que peu de sens. L'expression graphique, la construction, l'emploi de chromatismes particulièrement lumineux, chromatismes d'icônes pour la plupart, avec l'oxydation des jaunes qui se métamorphosent en or ont la priorité. L'unique priorité sur la signification du contenu, même si les toiles sont titrées.
Macha PÉROUZE domine son expérience visuelle tout en conservant l'instant où elle s'est produite. Peindre est une manière de mieux posséder la réalité. Peindre est un état terrible et bienheureux.
L'interaction du pictural et du géométrique opère ici de façon singulière, intégrante, comme la combinaison de deux temps, de deux sensibilités, de tendances a priori contraires voire antagonistes dans une confrontation audacieuse.
En réalité la peinture de Macha PÉROUZE joue des incertitudes, des troubles qui menacent la vue. Cette façon de percer à vif le visible, je la nomme violence et passion.
Claude Bouyeure, Critique d'Art
L’exposition confirme la peinture de Macha PÉROUZE dans le champ de la richesse chromatique.
Alors que ses personnages hiératiques fixent le lointain dans une attente hypothétique, Macha PÉROUZE développe encore davantage cette atmosphère d’attente dans laquelle sont figées à jamais ces figures d’ailleurs.
Le traitement de chaque œuvre subit la lente évolution d’une précieuse recherche chromatique où le regard est aspiré par le grain apparent de la surface. La matière affleure à la surface de la toile de jute comme “pastellisée” ; Elle devient la marque même de Macha PÉROUZE.
Les superpositions multiples de couleurs sont comme les transformations de l’âme des personnages et de leurs sentiments.
Galerie Flak (novembre 1991)
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Venue des rivages où se sont épanouies tant de civilisations, Macha PÉROUZE est porteuse de toutes les ressources créatives de cette Méditerranée... Lire l'article de Jean Bedel
Pendant des années, elle a peint en secret dans la solitude de son atelier. Et puis elle s’est enfin décidée à montrer ses toiles, d’abord à ses amis, puis à des professionnels du marché de l’art, à des critiques, et tous ont ressenti ce choc émotif qui fait dire simplement devant une œuvre : “c’est beau”... Lire la critique de France-Info
Macha PÉROUZE : une grande force et en même temps comme un tremblement, une sorte d’interrogation, traversent l’espace de la toile... Lire la critique du Figaro
La peinture de Macha PÉROUZE joue des incertitudes, des troubles qui menacent la vue.
Mais un trouble est il une menace ? N'est il pas aussi un plaisir ?...
Lire la critique de Claude Bouyeure
Le traitement de chaque œuvre subit la lente évolution d’une précieuse recherche
chromatique où le regard est aspiré par le grain apparent de la surface.
La matière affleure à la surface de la toile de jute comme “pastellisée” ...
Lire la présentation de l'exposition “Mythologies”